Où est Charlie ?

Mais c’est vrai, ça ! Où est donc Charlie ?

Vivre en maison à Canberra, en un mot comme en cent, c’est fantastique. C’est qu’il n’y a que des avantages : un grand jardin, un hamac, un possum, plein d’oiseaux trognons, des bébés magpies qu’on voit grandir, des étoiles à portée de main, l’impression d’être presqu’à la campagne même en pleine ville, des fleurs à l’année, un grand shed pour les bricolages legbiens (et c’est peu de dire que LeGB a bricolé ces derniers temps) (c’est qu’on compte une nouvelle recrue chez les Chercheurs d’Oz et que le dernier arrivé a valu bien des suées et quelques litres d’huile de coude au McGyver de la maisonnée), plein de place pour les barbecues d’été et les brunchs d’hiver.

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In the (apple) flesh

Damned!

Il semblerait qu’on abrite un zombie-possum dans le backyard, bien calé dans le chèvrefeuille… Heureusement pour nous, il semble beaucoup plus intéressé par les bouts de pomme qu’on lui sacrifie tend chaque soir que par quoi que ce soit d’autre. A 20 heures 36 tapantes, il se cale sur son petit bout de charpente (gare à nous si on est en retard…), il tend son museau frémissant vers nous et il allonge ses mignonnes petites pattes avant loin, loin, aussi loin qu’il est possible pour attraper son innocente victime morceau de fruit. Le tout en essayant de ne pas tomber du toit (le zombie-possum est un peu pataud et donc, malgré tous ses efforts, pas vraiment effrayant du tout… A son grand désespoir, forcément. Un zombie croquinou craquant, ce n’est tout de même pas tres crédible).

Mieux encore, une fois son casse-croûte tout boulotté (en claquant du bec), malgré son envie de jouer le zombie-possum, le vrai, le tatoué, il quémande même une ou deux papouilles avant de retourner vaquer à ses occupations nocturnes. Vous parlez d’un zombie en carton…

Il en faut peu pour être heureux…

(vraiment très peu pour être heureux)

Le mercure a chuté façon enclume dodue et il pleut des hallebardes sans discontinuer depuis trois jours ?

Le printemps n’est déjà plus qu’un vague souvenir ?

Il pleut tant et si fort  que le jardin joue les étangs improvisés (on n’attend plus que les nénuphars et les canards), qu’il a fallu remettre le chauffage, ressortir les manteaux, les chaussettes et les écharpes ?

Il fait un temps digne d’un onze novembre de l’autre côté de l’Equateur ?

Les oiseaux envisagent de retourner fissa nicher plus haut vers les tropiques, parce que bon, faudrait voir à ne pas trop pousser Mamie Magpie dans les chardons ?

Pas d’affolement, Gros Matou chou est là. Et il est bien décidé à vous faire profiter, de gré ou de force, d’une soirée cocooning sur canapé, blotti sous un plaid, une tisane à portée de main. Et une machine à ronrons en guise d’excuse, donc. C’est qu’il faudrait voir à ne pas oublier les priorités prioritaires, hein, que diantre !

Allez, tous en chœur (mais pas trop fort pour ne pas le réveiller) (sinon, il va falloir aller faire la vaisselle) (ce que la morale interdit fermement lorsqu’il pleut des hallebardes, c’est bien connu), « Merci, Gros Matou chou ! »…

Welcome to the Rainbow Territory!

(enfin!)

Voilà, c’est fait ! L’ACT a adopté aujourd’hui la loi rendant légal le mariage pour les personnes de même sexe. Il y avait beaucoup d’émotion à suivre les débats ce matin, comme un petit goût d’historique dans les discours. Tout est allé vite, l’assemblée est toute petite, elle ne compte que 17 membres. Mais oui, voilà, enfin ! Après la Nouvelle-Zélande, après la France, l’Australie a enfin sauté le pas de l’égalité. La première demande en mariage a eu lieu pendant la conférence de presse suivant le vote de la loi et il y avait moult yeux humides dans la salle…

Les premiers mariages devraient avoir lieu avant la fin de l’année et il sera possible aux couples vivant dans un autre Etat que l’ACT de venir se marier ici.

Il se pourrait néanmoins qu’il y ait quelques rebondissements. En effet, le gouvernement fédéral, Tony Abbott en tête, a annoncé son intention de porter l’affaire devant la Haute Cour de Justice. Les experts interviewés ces derniers jours sont confiants, la loi ne devrait pas rejetée. Mais en attendant, la bataille continue !

Les jours jolis

(viens dans le backyard, y a le printemps qui chante)

Les jours jolis, ce sont ces jours de printemps tout jeune, ces jours qui s’ébrouent de la torpeur hivernale et qui fleurissent à tout va, paf ! pouf ! pof !

Et c’est peu de dire qu’on en profite, dans notre nouveau nid douillet, des jours jolis… Ces derniers temps, il y a des brassées de fleurs dans le moindre recoin de jardin, des perruches dodues qui grignotent des graines chaque matin, à six heures quarante-quatre très précisément. Et des perruches qui sèment aussi aux quatre vents, nous offrant un plein parterre de blé, d’orge, de maïs et de tournesol improvisé…

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It will be easier for the next woman and for the woman after that

Il y a trois ans tout juste, Julia Gillard ravissait à Kevin Rudd sa place de leader du parti travailliste. Après trois ans de batailles fratricides, de rebondissements renversants et de coups bas en tout genre (la politique australienne est plutôt surprenante pour qui n’a pas baigné dedans depuis le berceau) (finalement, la politique australienne, c’est comme la Vegemite, il faut être né dedans pour comprendre tout à fait…), l’histoire se répète ce soir, à l’envers.

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Ciel, ma baleine !

(source)

Ca y est, l’hiver revient (joie et feu de bois dans nos petits cœurs)… Et avec lui son cortège de baleines qui jouent dans les vagues australiennes. Les premières ont été vues la semaine dernière dans les environs de Sydney. Et depuis, en bord de mer, tout un chacun guette qui une nageoire, qui des fanons, histoire de saluer les géantes revenues.

A Canberra, on n’a pas de côte. Mais on a des idées. Et un vrai hiver aussi (mais là n’est pas la question) (et puis, si on commence à vous causer pieds froids, matins frisquets, goutte au nez et brouillard, on n’a pas fini). A Canberra, on n’a donc pas de côte et pas non plus de baleine qui s’ébroue dans les vagues. Vagues qu’on n’a de toute façon pas non plus. Mais qu’à cela ne tienne ! Pas d’océan à portée de fanon ? On aura des baleines dans le ciel, voilà tout ! Allez, hop ! on s’y colle et que ça saute !

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La quadrature du cercle

Demain, Parliament House fête ses 25 ans. Pour l’occasion, la Royal Australian Mint a imaginé la toute première pièce australienne triangulaire. Une pièce de 5 dollars en argent, tirée à 10.000 exemplaires et qui sera disponible à Parliament House et à la vente dès demain, donc. Une pièce en forme de prouesse technique qui rend hommage à la forme si particulière du bâtiment… mais qui pose aussi beaucoup de questions et provoque bien des angoisses.
En effet, le souci majeur qui turlupine tout un chacun (à en croire les discussions du jour à la tea-room, rudement animées et plutot inquiètes), c’est qu’avec une forme pareille, ça ne va pas être évident de jouer aux pokies. Et quand on sait à quel point les machines à sous font partie prenante de la vie à l’australienne, on comprendrait presque une telle inquiétude. Imaginez un peu, dans le monde, une machine à sous sur cinq coule des jours paisibles (mais néanmoins fort occupés) at down under… De quoi inciter la porte-parole de la Royal Australian Mint à se fendre d’un communiqué très officiel expliquant que les fameuses pièces triangulaires n’étaient qu’objets de collection et n’étaient donc, en tant que telles, pas à utiliser dans la vie de tous les jours. Fiouh, les pokies ont eu chaud !

Happy 100, Canberra!

(Regatta Point, Lake Burley Griffin, Canberra, 11-03-2013)

Aujourd’hui, c’était la fête à Canberra. C’est qu’il y avait cent bougies à souffler, les cent bougies de la ville. On s’est rassemblés, on a trinqué, on a chanté « Happy Birthday, Canberra! », on a ri, on a guinché, on a beaucoup marché et puis on a aussi un peu brûlé. Parce que le soleil aussi a tenu à être de la fête… Papaw mon amour !
Et puis en attendant le feu d’artifice, on a regardé Thom Buchanan dessiner la ville telle qu’il la ressent, accompagné qu’il etait par l’orchestre symphonique de Canberra. Et c’etait drôlement émouvant de voir notre ville apparaitre sous ses doigts à petites touches esquissées.
Allez, tous en choeur avant qu’on aille rejoindre Morphée (c’est que les journées en plein air à faire et refaire le tour du lac, ça donne furieusement sommeil) (et quelques courbatures aussi), « Happy birthday to you, Canberra, happy birthday to you! ». Parce que mine de rien, c’est pas si souvent qu’on fête les 100 ans d’une capitale, non ?

Enlighten – Et soudain, tout s’éclaire

(National Portrait Gallery, Canberra, 09-03-2013)

L’année dernière, notre sens aigu de l’organisation (toujours lui) nous avait fait rater Enlighten de peu. Oh, trois fois rien, pensez donc, juste une semaine ou deux. Sauf que, hé ! pour Enlighten comme pour le reste, après l’heure, c’est plus l’heure. Et que les organisateurs ont tendance à glousser ardemment quand on leur demande s’ils ne pourraient pas, après tout, se fendre d’une nouvelle édition très privée cette fois-ci pour les quelques retardataires lost in calendar.

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