Le vent dans tes cheveux défaits

(Lake Wanaka, South Island, New Zealand, 27-12-2012)

Sur la route.
Un long ruban de bitume tout gris, un long ruban de lac tout bleu, un long ruban de nuage tout blanc. Les pieds sur des galets si ronds, si lisses, si frais. Les yeux mi-clos et le sourire aux lèvres. Un grand soleil, une brise oh ! si douce. Des vagues minuscules qui susurrent à nos orteils.
Comme un petit goût d’infini sur le bout de la langue. Un petit frisson d’infini qui picote et qui sautille. Des montagnes saupoudrées de neige. Des montagnes aux racines plongeant loin, loin sous la surface. Un bleu des cieux qui répond au bleu des eaux. Un bleu sans fond. Un bleu sans fard.
Le vent dans nos cheveux. Les feuilles qui bruissent. Un tronc qui craque. Un oiseau qui sifflote.
Il est temps de reprendre la route.

Deep into the mountain sound

(Milford Sound, South Island, New Zealand, 29-12-2012)

Te Anau au petit matin tout juste éclos. La tente ruisselle de rosée, il fait frais, frais, frais. Les voisins de pelouse dorment encore, il faudrait voir à ne pas faire trop de bruit. Enfin… En théorie. Parce qu’en pratique, entre les portières qui claquent de leur propre gré, les pieds qui s’entroupent dans les piquets de tente qui se sont déplacés pendant la nuit (forcément) et les jurons en chapelet qui en découlent, le départ tient plus de la fanfare que d’autre chose. Mais, finalement, la tente Hortense, Thèse et le reste finissent par réintégrer notre fringant destrier et hop ! nous voilà partis, sous un ciel tout gris, les nuages en bandoulière et le vent (mais pas, étonnamment, la moitié du camping) à nos trousses.

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La montagne coquette

(Lake Matheson, South Island, New Zealand, 27-12-2012)

Les oiseaux ont chanté tôt, très tôt, avant même que le soleil se réveille. Et ils ont eu bien raison, une longue route nous attendait, sans doute l’une des plus grandes étapes de notre périple chez les Kiwis. Pensez donc, 350 kilomètres à parcourir en une journée…

Levés avant même potron-minet, nous étions bien vite partis, filant cheveux au vent et veste aux épaules jusqu’à Queenstown. Enfin, filant, c’est vite dit… C’est qu’il y avait moult arrêts, merveilles et détours qui nous attendaient en cours de route. Et que, foi de Chercheur d’Oz, on ne refuse jamais l’appel du pied du road atlas. Ah ça non !

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Premier de glacier

(Franz Josef Glacier, South Island, New Zealand, 26-12-2012)

Alors, voyons voir, on en était où, des périples en Kiwiland ? C’est que ca fait un moment qu’on n’a pas causé Kiwi… Ah oui ! On en était restés presque au bord de Franz Josef Glacier… Donc, reprenons, reprenons.

Il y a eu tout d’abord une rivière aux eaux bleu… glacier, une rivière qui roule, qui roule et qui râle un peu, des galets qui roulent aussi dans le courant et qui, évidemment n’amassent pas mousse. Une route qui serpente et se rétrécit, des nuages qui s’amassent, des fougères qui frissonnent, quelques rayons de soleil qui s’ébrouent et des vestes qu’on zippe bien vite en se disant que, quand même, pour Boxing Day, il pourrait faire un brin plus chaud, hein !

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Le kekessé a un petit creux

Le kekessé reprend du service… et repart chez les Kiwis, quelque part dans l’île du Sud, un après-midi de fin décembre, sur un sentier bordé de cascades sifflotantes, de mousses douillettes et de kéas affamés. A quelques centaines de mètres de là, à peine visible (mais néamoins à portée d’objectif) (LeGB, quel homme, tout de même), une drôle de forme qui se découpe… Mais kekessé donc, à votre avis ?
A : l’antre du yétikiwijoli, la version ailée et mignonne de l’abominable homme des neiges
B : Obi-Wan Kenobi
C : la bouche d’un torrent de glacier
D : la réponse D
E : la caverne d’Ali Kéa, un repaire de perroquets alpins sanguinaires, le sabre au bec, la serre conquérante et le port altier
F : Stéphanie de Monaco
G : un peu tout ça à la fois…

Somewhere over the rainbow…

It was time… and they did it! New Zealand rules!

Et voilà, c’est fait… Depuis hier, le mariage homosexuel est devenu légal chez nos voisins les Kiwis. 77 voix pour, 44 voix contre, la Nouvelle-Zélande devient le 13ème pays à franchir ce pas. Dans le calme, à la Kiwi… Les premiers mariages sont prévus pour début août.
On est rudement fiers, très heureux, très émus. On espère simplement maintenant que, très vite, les deux pays qui nous tiennent à cœur feront de même. L’Australie a en effet rejeté en septembre dernier la proposition de loi reconnaissant le mariage homosexuel. Ni Julia Gillard ni Tony Abbott ne semblent pour l’instant vouloir revenir sur cette décision. Mais la majorité des Australiens s’est, elle, prononcée en faveur de la loi. Alors on espère très fort.
Et puis, pour le plaisir, on se passe en boucle le discours de Maurice Williamson. Parce que c’est un petit bijou, avec l’accent kiwi en prime…

Let’s go tweet tweet #16

Qu’on se le tienne pour dit, le kéa n’est pas du matin… Oh non ! N’insistez pas, il se fiche des levers de soleil comme de son premier mouton. Pas la peine de lui faire l’article à grands renforts de « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » et autres arguments pro-réveil matin, il se contentera de vous fixer d’un oeil torve en grommelant dans son duvet tout ébouriffé. Non, non, non, non, vraiment, merci bien, sans façon ! Le fond de son nid lui va très bien, n’insistez pas.
Et, foi de Grande Blonde, il a bien raison… Dans mes bras, mignon kéa grognon !

Breakfast à Pancake Rocks

(Pancake Rocks, South Island, New Zealand, 26-12-2012)

Un tout petit matin à Wesport, passé à démonter la tente mais surtout passé à chasser le weka gourmand, goulu et curieux (on en reparlera) et puis aussi à admirer le phoque asthmatique, neurasthenique, mal embouché et tout aussi mal réveillé à Cape Foulwind (tout pareil, on en recausera, promis !). Un tout petit matin qui se transforme en matin plus si petit que ça, à force de crapahuter de droite, de gauche, à force de se perdre en exclamations ravies, en « oh waouh ! » et en « regarde, regarde ! » mais également à force de mitrailler à tout va.

Et un matin finalement plutôt très grand qui n’a toujours pas vu apparaitre  la queue d’un petit-déjeuner. C’est que se retrouver sans ravitaillement et donc fort dépourvus lorsque la bise Boxing Day fut venu, ce n’est pas vraiment malin… Enfer, tristesse et purée de hamster, quel scandale !

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Almost Windows…

(Ohakuri, North Island, New Zealand, 22-12-2012)

Une après-midi de décembre, en route pour Taupo puis Turangi, un détour par Ohakuri parce-que-c’est-joli-et-puis-il-faut-bien-qu’on-aille-tremper-un-orteil-dans-les-hot-pools-du-coin-non ? Il y a des collines ondulantes et verdoyantes, quelques volutes de fumées (oui, encore), des arbres qui chantonnent sous la brise, des rochers qui amassent mousse et des libellules qui vrombissent deux par deux. Du foin tout juste coupé, des fleurs qui dansent sous la brise. Il fait bon, le ciel est tout juste semé de nuages, il y a des vaches qui paissent et puis des moutons aussi. Quelques agneaux qui gambadent et se chamaillent. Et c’est joli, doux, vraiment tout doux. Si doux qu’il faut s’arrêter bien vite pour s’étirer et profiter du soleil tout tendre, de l’herbe toute verte et de l’air si moelleux.
S’arrêter pour prendre quelques photos aussi, évidemment. Et il ne faut guère de temps pour s’apercevoir que la colline, le ciel bleu et les nuages, une fois dans le viseur, ça fait tout de même un peu Windows, l’arbre et les balles de foin en plus… Guère plus de temps pour hausser les épaules et se dire que, franchement, niveau références, on a déjà fait plus bucolique. Damn you, Windows!

One does not simply walk into Mordor…

(Nor into Tongariro National Park, apparently)
(Mount Ruapehu, North Island, New Zealand, 23-12-2012)

Nos gribouillages pré-départ avaient été formels, le Tongariro Alpine Crossing serait l’un des incontournables de nos aventures kiwilandaises. Les carnets s’étaient vus noircis de calculs savants d’itinéraires. C’est qu’il fallait essayer de ménager LaGB la chèvre et LeGB le chou, l’île du Nord et l’île du Sud, les envies de randonnée et les impératifs kilométriques… Tout avait été tracé presqu’au cordeau (faut tout de même pas pousser, on est organisés ou on ne l’est pas) (et le fait est qu’on ne l’est pas vraiment) (du tout, du tout pour être parfaitement exacte), quasiment à la demi-minute près. Et il avait été gravé dans le marbre de notre carnet de route que le 23 décembre, n’en déplaise aux Mayas, serait consacré au fameux Alpine Crossing. Six à huit heures de marche, du volcan, du cratère, des lacs aux couleurs aussi saugres que grenues, encore un peu de cratères, des scories, des paysages à couper le souffle, des dénivelés à couper les pattes et puis la fierté d’avoir fait l’une des plus belles randonnées qui soient, si l’on en croit Tonton Lonely Planet.

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